
1) Comment identifier la plante ?
Tout d’abord, avant de vous parler des propriétés thérapeutiques et du principe actif en lui-même, il nous semble important d’analyser la plante qui le contient.

La reine des prés, de son ancien nom latin Spiræa ulmaria, et actuellement nommée Filipendula ulmaria, est une plante de la famille des rosacées dite vivace, c’est à dire qu’elle est capable de vivre plusieurs années. Elle se caractérise par sa grande taille : en effet, elle peut atteindre au maximum 1,50 mètre de hauteur, mais aussi par ses fleurs blanches sentant l’amande qui lui ont valu l'appellation de Reine. Ces dernières, qui bourgeonnent et fleurissent de juin à août, sont disposées en corymbes : les petites tiges reliant la fleur à la tige principale (les pédoncules) sont d’une longueur différente mais permettent tout de même aux fleurs de rester alignées, sur le même plan.
Les pétales, au nombre de cinq, sont d’un blanc crème et sont reliés au pédoncule par une base étroite. Les étamines, petites parties allongées qui dépassent de la fleur et qui abritent le pollen, sont beaucoup plus longs que les pétales et sont aussi très nombreux (entre 20 et 40). De part ces longs étamines, les fleurs donnent un aspect mousseux lorsqu’elles sont écloses.
Les rameaux de la reine des près sont rougeâtres, rainurés et dépourvus de poils. Ils s’élèvent verticalement et portent de grandes feuilles doublement dentées. Celles-ci sont de couleur vert foncé au dessus et légèrement blanches en dessous. Situées à leurs bases se trouvent deux autres petites feuilles dentées appelées stipules.
Quant à eux, les fruits de la plante poussent en grappe du mois d’août au mois de septembre. Ils ressemblent à des petites boules vertes et sont enroulés sur eux-mêmes en spirales. A l’intérieur, les fruits contiennent des graines jaunâtres.
La racine souterraine et rampante de la plante appelée rhizome mesure de 50 cm à 1,50 m, c’est à dire qu’il est épais avec de petits filaments de part et d’autre. Pour finir, cette plante herbacée meurt après la maturation de ses fruits et se régénère depuis ces rhizomes, de même que toutes les autres plantes vivaces.
Exemple d’une dissection d’une fleur: la tulipe
Fiche technique de la plante:
Maintenant que nous savons reconnaître la reine des près, nous allons étudier son écologie et ses interactions avec l’environnement, dont fait partie la photosynthèse.
La reine des pré est une plante hygrophile, c’est à dire qu’elle pousse dans des lieux humides comme par exemple au bord des cours d’eau, des fossés longeant les prés et des chemins de campagne. Elle se développe sur des sols composés de sable ou d’argile. Elle pousse dans presque toute la France (excepté en région méditerranéenne, beaucoup trop sèche) mais aussi en Europe et en Asie occidentale .
Comment s’alimente t’-elle ?
La reine des prés s’alimente par les racines : toutes plantes possèdent un réseau de racines très longues et très fines pour maximiser la surface de contact avec l’eau au sol. Ces racines sont couvertes de poils absorbants qui démultiplient sa capacité à absorber l’eau et les ions minéraux.
Schéma d’une racine:
Elle s’alimente également par les feuilles : celles-ci sont plates et fines pour maximiser la surface exposée aux rayons solaires et donc atteindre toutes les cellules chlorophylliennes responsables de la photosynthèse. La cuticule qui recouvre la feuille forme son épiderme et la rend imperméable aux gaz pour la protéger de la déshydratation.
Schéma d’une cellule chlorophyllienne:
Quel est le rôle de la photosynthèse ?
Les végétaux chlorophylliens sont les seuls organismes autotrophes, c’est-à-dire les seuls capables de fabriquer leurs propres molécules organiques à partir de corps minéraux (eau H2O, ions minéraux, dioxyde de carbone CO2).
La photosynthèse se déroule à l’intérieur de la cellule, dans les chloroplastes. Elle utilise l’énergie lumineuse captée par la chlorophylle pour fabriquer du glucose (C₆H₁₂O₆) nécessaire à la croissance de la plante. Pour parvenir à créer cette molécule, elle utilise de l’eau (H₂O), amenée au niveau des feuilles par l'intermédiaire de la sève qui vient des racines. L’eau utilisée pour la photosynthèse provient donc du sol. Par contre, le gaz carbonique (CO₂) provient de l’air ambiant, il est prélevé dans l’atmosphère grâce à des petits orifices appelés stomates. La lumière utilisée par la plante est celle du Soleil ; c’est pourquoi la photosynthèse a lieu le jour. La nuit, la plante stoppe ce processus et une seule réaction se produit : la respiration. Les mitochondries vont alors dégrader les sucres fabriqués par la photosynthèse et les stocker sous forme d’amidon. Ainsi, l’énergie nécessaire à la plante sera fournie, tout en rejetant du CO₂. Ces réactions chimiques s’appellent le métabolisme.
Coupe transversale d’une feuille
Schéma simplifié d’un chloroplaste:
Le bilan de la photosynthèse en prenant la synthèse d’une molécule de glucose est :
6 CO₂+ 6 H₂O (+ Lumière) ➝ C₆H₁₂O₆ + 6 O₂
A la fin de cette réaction chimique, une partie de l’énergie solaire reçue par le végétal est convertie en énergie chimique nécessaire à la synthèse des molécules organiques. Les végétaux sélectionnent eux-mêmes la matière minérale nécessaire pour la synthèse de la matière vivante.
Ainsi, le glucose apparu lors de la photosynthèse donne, lorsqu’il est associé à un élément non glucidique (comme les phénols ou l’alcool), des substances végétales actives comme les hétérosides, dont fait partie l’acide salicylique. Cet acide est créé par la plante afin d’assurer sa protection face aux bactéries et aux champignons et assure ainsi le renouvellement de l’espèce. L’acide salicylique défend donc la plante contre des maladies qui peuvent se manifester dans les feuilles. Pour cela, il active l’expression des gènes PR (pathogenesis-related) qui permettent la synthèse des protéines PR défendant la cellule. Comme cette substance devient toxique à forte dose pour la cellule, son accumulation dans la région infectée provoque la mort de cette cellule, et donc de l’agent pathogène.
Les plantes médicinales peuvent contenir des centaines, voire des milliers de substances qui possèdent des effets thérapeutiques, appelées principes actifs. La reine des prés retient dans ses feuilles mais aussi dans ses racines un grand nombre de ces substances thérapeutiques, qui se révèlent bien plus efficace une fois la plante séchée. En effet, l'absence d’eau permet de concentrer ces principes actifs mais permet aussi d'éviter les problèmes de fermentation : la plante se conserve donc plus longtemps.
La reine des prés regroupe en elle-même un grand nombre de principes actifs ce qui lui permet une très grande efficacité sur le corps humain. Tout d’abord, se trouvent des polyphénols qui sont des molécules contenant plusieurs groupes de phénols (C6H6O). Il y a des flavonoïdes, qu’on ne retrouve uniquement dans cette plante, qui permettent une bonne absorption par l’organisme, une action diurétique ainsi que des effets positifs sur le coeur. On trouve également des tanins qui ont un rôle d’anti-oxydant. La plante renferme aussi des glucosides phénoliques qui ont une action antiseptique et apportent un arôme très caractéristique. Ensuite, se trouve, en grande quantité, de la vitamine C. Elle contribue au système immunitaire et semblerait de même guérir de nombreuses maladies. Mais aussi et surtout, la plante contient des dérivés salicylés, à l’origine du fameux acide salicylique.
Cette accumulation de substances ayant toutes des vertus thérapeutiques différentes fait de la reine des prés une plante incontournable en phytothérapie puisque tous ces principes actifs procurent à la plante, en utilisation interne, une action anti-inflammatoire et anti douleur pour les problèmes articulaires, respiratoires ou encore musculaires. La reine des prés a aussi un effet drainant, c’est à dire qui retire l’eau des tissus et qui stimule donc la filtration du sang et l'élimination des toxines ; elle est aussi conseillée pour perdre du poids grâce à son action d’élimination rénale. Elle possède de même une action antispasmodique c’est-à-dire qu’elle agit contre les contractions involontaires des muscles. La plante s’utilise aussi au contact de la peau sous la forme de pommade pour soulager les douleurs articulaires ou musculaires et possède un effet cicatrisant sur les coupures.






2) Comment se développe la reine des prés ?





3) Quelles sont les propriétés secrètes
de la plante ?
